Tuiles de couverture : comment bien les choisir ?
Le choix d’une couverture de toiture revêt un aspect tant esthétique que pratique mais peut être aussi régi par des contraintes locales de Plan Local d’Urbanisme et de préservation du patrimoine.
Il est indispensable de vous assurer avant tout des directives locales, votre architecture ou votre couvreur professionnel à qui vous aurez confié la réalisation des travaux pourra vous orienter également sur les démarches à engager. Sachez toutefois que certaines régions ou localités demandent de respecter certains aspects esthétiques pour préserver l’unité visuelle ou le caractère typique d’un habitat.
Quels matériaux choisir pour ses tuiles ?
Les couvertures en tuiles remportent toujours un franc succès dans les constructions modernes car elles sont faciles à mettre en œuvre, simple d’entretien, et peuvent être adaptées à tous les budgets. Sur le long terme, l’entretien est facilité également car il est possible de remplacer uniquement les parties endommagées.
Elles se déclinent en plusieurs matériaux et plusieurs formes comme nous allons le voir :
Les tuiles en terre cuite : les traditionnelles
Ce sont les tuiles les plus répandues pour une toiture, car elles sont d’un excellent rapport qualité/prix, et présentent de nombreux avantages, telle que l’imperméabilité naturelle de la matière. La terre-cuite présente également de bonnes performances d’isolation thermique et acoustique. Elles sont également résistantes au vent, aux chocs, au feu et au gel. Un démoussage régulier, et un contrôle de l’étanchéité peuvent permettre plusieurs décennies de vie à votre toiture.
D’une couleur traditionnelle rouge-orangé, elles peuvent être teinte dans la masse pour obtenir un rendu plus moderne (en nuance de beige, de gris ou de noir). Elles peuvent aussi être vernissées ou émaillées pour obtenir un résultat très coloré et brillant, typique des certaines régions de France (Alsace et Bourgogne) et utilisées pour les monuments historiques. Dans le sud de la France, les tuiles à fort galbe sont privilégiées, alors que les tuiles à onde douce sont typiques du Nord. Les tuiles en terre cuite se déclinent sous plusieurs formes et courbures et peuvent s’adapter sur la plupart des toits (de 21% à 85% d’inclinaison).
Les tuiles en ardoise
Evocatrices des toits parisiens, les tuiles en ardoise séduisent par leur aspect sobre et élégant. Elles sont également très résistantes dans le temps. Peu sensible à la décoloration et aux mousses, elles peuvent en revanche rouiller et devenir plus fragile. Pas d’inquiétude cependant, la durée de vie des ardoises est très importante, de l’ordre d’une centaine d’années. Assez lourdes, elles s’adaptent bien aux régions venteuses car leur poids évité le soulèvement mais nécessite alors une charpente robuste.
L’ardoise ne présente que peu de fantaisie, elle résidera principalement dans la taille de la tuile : traditionnellement carrée, elle peut être également rectangulaire, en écaille ou en ogive. Elle sera toujours plate, ce la rend inadaptée aux toits fortement ou faiblement inclinés. De couleur noire ou grise anthracite, elle présente parfois de subtils reflets bleutés ou rougeâtres. Le coût d’une couverture en ardoise demeure très élevé en comparaison des tuiles en terre-cuite par exemple.
Les tuiles en ciment ou en béton
Choix économique, les matériaux composites (sable, argile, calcaire et pigments) se parent de la forme des tuiles traditionnelles pour un coût très faible. Toutefois cette alternative nécessitera une charpente et des murs porteurs dimensionnés en conséquence de leur poids.
Peu sensibles aux UV et aux intempéries, elles nécessitent un traitement anti-mousse régulier.
Les tuiles en verre
Difficile de parler de tuiles à proprement parler car les tuiles en verre sont rarement utilisées dans l’habitat traditionnel (l’isolation d’une toiture traditionnelle ôterai tout intérêt d’un apport de lumière). On les rencontre encore dans des bâtiments agricoles, des auvents, des abris de jardins. Elles permettent d’apporter de la lumière dans un bâtiment qui n’est pas isolé par le toit.
Dans le cadre d’une habitation on rencontrera plutôt des toitures en verre, principalement dans des bâtiments très modernes, ou en rénovation pour apporter un puit de lumière. La mise en œuvre d’une toiture en verre nécessite une ossature métallique robuste du fait de son poids. Elle est souvent de petite surface, dans des espaces de vie tels qu’une véranda, un patio…
Le choix du verre se portera sur du double ou triple vitrage pour une bonne isolation phonique et thermique, idéalement avec un traitement anti-UV pour préserver de la chaleur en été et pourquoi un traitement auto-nettoyant.
Le cas particuliers des tuiles photovoltaïques
Dans le cadre de la RE2020, les constructions nouvellement engagées à partir du 1er semestre 2021 devront être passives (c’est-à-dire qu’elles produiront autant d’énergie qu’elles en consomment) ou positives (la production d’énergie sera supérieure à la consommation). Cette obligation peut être actée par l’installation de pompes à chaleur par exemple mais aussi par l’usage d’une couverture de toit qui produit de l’énergie.
Les tuiles photovoltaïques (ou tuiles solaires) présentent l’énorme avantage d’être beaucoup plus esthétiques que des panneaux photovoltaïques ! L’aspect traditionnel de la toiture est préservé. Un charpentier professionnel pourra vous conseiller sur la rentabilité de l’opération car leur coût est assez élevé et l’investissement mérite d’être réfléchi. On considère un surcout de 30% par rapport à des tuiles classiques. Toutefois, cette opération peut être rentable car la baisse de la facture d’électricité est immédiate. Il faut alors calculer la rentabilité à court et moyen terme. Sur le long terme, la rentabilité n’est pas à prouver, elle est évidente. Des aides peuvent vous être accordées.
L’électricité qu’elles fournissent participent à l’autoconsommation de votre habitation.
Il existe différents types de tuiles solaires ou photovoltaïques :
- La tuile solaire classique : ce modèle « entrée de gamme » en céramique classique dispose d’un petit panneau solaire. Discrète et de petite taille, elle ressemble à s’y méprendre à une tuile classique. Son rendement toutefois n’est pas suffisant pour que nous vous recommandions de l’installer.
- La tuile solaire large : Sa surface plus importante permet un meilleur rendement tout en conservant un aspect traditionnel, c’est un bon compromis.
- L’ardoise avec panneau solaire : Les vastes tuiles offrent un bon rendement, tout en proposant un aspect très proche d’un toit en ardoises classique.
- La tuile solaire invisible : Idéal pour les zones où les panneaux solaires ne sont pas autorisés par les PLU (préservation du patrimoine par exemple), l’insert photovoltaïque et presque invisible.
Quelle forme choisir pour ses tuiles ?
Comme évoqué en introduction, le choix des tuiles dépend pour beaucoup des plans locaux d’urbanisme, mais aussi des contraintes météorologiques, des caractéristiques de votre charpente et du style de votre maison. On peut toutefois distinguer plusieurs formes de tuiles :
Les tuiles canal
C’est la forme traditionnelle d’une tuile, elle convient pour les toits à faible pente car elle permet une évacuation rapide des eaux en cas de fortes pluies. Leur nom provient de leur mise en œuvre : glissées les unes sous les autres, elles forment des petits canaux dans le sens de la pente du toit dans lesquels s’écoulent l’eau. Elle typiques du sud-ouest de la France, et sont recommandées pour les toits à faible pente (tout au plus 35°). Elles ne sont pas adaptées pour des pans coniques ou de dômes et nécessitent une solution d’étanchéité en dessous : film d’étanchéité ou couche bitumeuse.
Les tuiles romanes
Déclinaison de la tuile canal, avec un aspect plus plat. Tout comme les tuiles mécaniques, son emboîtement offre une excellente étanchéité. Elle est très utilisée dans le sud de la France, car son poids conséquent la rend résistante au vent. Adaptées aux toitures à fortes inclinaisons, les tuiles romanes ne sont en revanche pas conseillées pour les toitures coniques ou arrondies. Ce même poids nécessite une charpente adaptée. En revanche cette forme est aussi déclinée en version métallique, moins lourde.
Les tuiles plates
Recommandées pour les régions venteuses et pluvieuses, elles ne craignent pas la neige. Elles s’adaptent particulièrement bien sur les toits à forte pente et celles en ardoises sont typiques du bassin parisien. Vernissées ou émaillées on les retrouve en Bourgogne, aujourd’hui encore dans le cadre de la rénovation ou sur les toits des bâtiments historiques.
Bien que plates, un léger galbe favorise l’écoulement de l’eau. Elles sont particulièrement adaptées aux toitures atypiques et complexes : pente importante (au-delà de 45°), courbes, lucarnes… C’est la seule tuile qui peut être fixée presque à l’horizontale.
Leur mise en œuvre en quinconce et par recouvrement dissimule les 2/3 de la tuile, et garantit une excellente étanchéité.
En revanche leur pose particulière nécessite un très grand nombre de tuile et rend l’installation lourde et onéreuse. Elles se déclinent désormais en nombreux matériaux : terre cuite, béton, fibrociment ou PVC.
Les tuiles mécaniques
Autrement appelées tuiles à emboîtement, elles présentant l’avantage de se poser facilement, et d’être déclinée en terre cuite ou en béton. Un tiers de la surface de la tuile est recouverte par sa voisine : elles sont bien résistantes aux vents et plus étanches qu’une forme standard. Ce sont les plus répandues sur les toitures modernes car elles sont également peu onéreuses. Disponibles en deux tailles (petit moule et grand moule) elles s’adaptent à la plupart des toitures, notamment la tuile à emboitement petit moule, particulièrement recommandée pour les fortes courbures
Le choix d’une tuile ne se limite pas à des caractéristiques techniques ou esthétiques. Le PLU doit être pris en compte car toutes les communes n’autorisent pas tous les types de tuiles afin de respecter l’aspect historique ou homogène d’une ville. De plus, les nouvelles Règlementations Environnementales obligent à ajouter l’aspect de performances énergétique dans la réflexion. N’hésitez pas à vous adresser à un professionnel pour faire le bon choix.
Seul un professionnel pourra vous orienter sur le bon choix à faire. Dans certains cas, le remplacement de seulement une partie des tuiles endommagées peut être suffisant. Cela dépend beaucoup du soin et de l’entretien apporté régulièrement à votre toiture. Mais sachez que cela se fait très fréquemment lorsque la réparation est urgente et le budget trop limité pour envisager de refaire l'intégralité de la couverture. Toutefois, notez que de refaire la toiture en plusieurs fois coûte généralement plus cher au global qu'en une seule fois, et ne permet pas nécessairement d'en profiter pour revoir l'isolation.